Les centres de vacances : incubateurs de serviteurs pour les Eglises ?
Merci à Thierry Dieudonné, président du Centre des Jeunes (CDJ) et membre du conseil de son Eglise, d’avoir bien voulu répondre à nos questions sur un sujet qui lui est particulièrement cher.
Thierry, tu es profondément convaincu du lien nécessaire entre les centres de vacances et les églises. Peux-tu nous dire comment, d’après toi, ces deux entités se « servent » mutuellement et surtout servent le Royaume de Dieu ensemble ?
Ces deux entités, au premier abord distinctes, ont bien plus de points communs qu’on ne le pense.
L’Église, dans son sens premier, est l’assemblée des croyants. Le Nouveau Testament l’emploie aussi bien pour désigner une communauté locale que l’ensemble des croyants dans le Christ. C’est un lieu où se côtoient les chrétiens, où l’on forme des disciples et où l’on annonce la Bonne Nouvelle.
N’en est-il pas de même dans nos centres de vacances ? Sur une période plus courte bien sûr, avec des moyens différents mais avec les mêmes intentions.
Au-delà des similitudes, les deux sont aussi complémentaires et ont besoin de collaborer.
Nous, les centres de vacances, sommes des outils au service des Eglises.
Nous sommes aussi au bénéfice des forces vives des Eglises pour :
- alimenter le vivier de nos bénévoles,
- prier,
- pourvoir à nos finances (notamment pour alimenter les bourses d’aide),
- communiquer avec les chrétiens (et il est fondamental pour nous, que cela passe par le biais de l’église !)
Au CDJ de St Lunaire par exemple, et il en est sûrement de même pour les autres centres de vacances affiliés aux CAEF, nous cherchons effectivement à ce que des « ambassadeurs » puissent relayer l’information dans leurs Eglises, parlent de l’existence et des bienfaits des camps chrétiens, bienfaits tant pour les participants que pour les serviteurs.
Justement, quels sont ces bienfaits ? Et peut-on dire que cela sert aussi l’église en retour ?
Nous proposons, dans le cadre d’un séjour, une vie communautaire intense avec d’autres chrétiens pendant une semaine, 15 jours, ou le temps d’un week-end.
C’est l’occasion de :
- partager sa foi,
- partager aussi ses difficultés,
- apprendre à connaître les autres avec leurs différences, leur sensibilité évangélique, et vivre ensemble en proximité,
- et parfois aussi, découvrir ou redécouvrir la Parole de Dieu…
Et tout cela contribue très souvent à l’engagement ou le réengagement dans la vie chrétienne, puis dans l’Eglise.
Pour toi, les camps peuvent donc être des “boosters”, voire un point de départ ou de remise en route dans sa marche chrétienne, laquelle va s’affermir ensuite dans l’Eglise ?
Oui tout à fait ! Sortir du contexte quotidien, de l’environnement où l’on est connu peut « libérer » la foi. Se retrouver face à des gens qui n’ont pas de préjugés ou d’images toutes faites sur qui je suis, peut déclencher un certain dynamisme.
Cela permet aussi d’oser servir, de prendre des risques et tester ses dons, sortir de sa zone de confort, pour un temps assez court… C’est particulièrement vrai pour les jeunes qui ont grandi dans leur église, mais pour beaucoup d’adultes aussi !
Il faut dire que dans le service, au cours d’un camp, ce qui reste important avant tout, ce sont les personnes. L’équipe en place est là pour les encadrer mais aussi pour veiller à leur bien être spirituel, le temps d’un camp.
Les camps sont un peu comme des « incubateurs de serviteurs », des « révélateurs de dons » qui pourront s’exercer aussi et surtout d’ailleurs, par la suite, dans l’Eglise.
C’est comme un travail de construction, où chacun joue un rôle et contribue à l’édification de l’ouvrage !
Tu peux nous donner des exemples ?
Je me souviens par exemple, de R., un ado particulièrement difficile, qu’il a fallu très souvent « cadrer » lors des camps auxquels il participait. Nous avons eu la joie, par la suite, de le voir prendre une décision pour Dieu lors d’un camp. Il est ensuite revenu pour « s’essayer au service ». Là encore, il a dû apprendre (et nous aussi !) à canaliser son énergie et son zèle, mais il est aujourd’hui devenu un serviteur particulièrement engagé et efficace pour l’Eglise ; il en encourage lui-même beaucoup d’autres…
J’aimerais mentionner aussi l’exemple d’un serviteur de Dieu, fort dans sa foi mais fatigué et chargé. Il nous a témoigné, à la fin d’un séjour, avoir pu se sentir libre de déposer son fardeau et libre de se laisser entourer lui-même. Il est reparti ressourcé et vivement encouragé pour le service dans son Eglise !
Et je pourrais en citer beaucoup d’autres…
Peut-on voir également les camps comme une porte ouverte sur l’Eglise, pour les non croyants invités ?
Oui, nos camps de vacances sont aussi des lieux privilégiés pour inviter des non chrétiens, ou des personnes en questionnement. Ce serait tellement dommage qu’ils ne s’adressent qu’aux chrétiens. Nous perdrions toute une partie de notre mission !
Au risque de me répéter, Eglises et centres de vacances portent les mêmes valeurs et ont un objectif commun : annoncer et montrer l’Evangile vécu au quotidien, au plus grand nombre.
Merci à notre Dieu de les utiliser comme des instruments agréables entre Ses mains.
N’hésitez pas à réserver vos places, celles de vos ados ou enfants,
dès maintenant.
Les inscriptions sont ouvertes !
Le satel : https://www.centres-chretiens-vacances.org/grand-est/haut-rhin-68/le-sattel-stosswihr-joie-de-vivre