Persévérer, avec équilibre, vers l’Eglise Une.

« Qu’eux aussi soient un en nous pour que le monde croit »
Jean 17  v21

Vous avez dit Unité ?

L’unité est au cœur des préoccupations de Jésus quand il effectue la prière sacerdotale, tout comme l’unité est au cœur de la pensée de Paul dans le NT. Cette unité nous préoccupe donc en tant qu’union d’églises et la CSR*, son conseil d’administration, s’efforce de la mettre en œuvre.

Dans son rôle moteur au sein des CAEF, la CSR pointe une direction et initie des projets pour le bien-être de nos assemblées locales, afin que nous œuvrions ensemble à la mission que Dieu nous confie. Dit autrement, la CSR s’efforce d’avoir une vue, la plus fine possible, de nos assemblées, afin de comprendre les besoins et les richesses de chacune. Elle cherche à mettre en musique une réflexion commune des membres et à prodiguer des conseils, pour que l’Union des églises CAEF soit véritablement unie et en mouvement. 

Cet effort de travail collectif, illustré notamment par les séances collaboratives du Congrès devrait encore se développer : le souhait de la CSR est d’échanger avec les membres des églises et les responsables,  par un sain dialogue et avec une unité décisionnelle réelle. Ainsi, cela permet  :

  • d’adapter le cap,
  • de fixer des objectifs communs,
  • de rechercher les moyens nécessaires utiles à notre communauté en vue de son rayonnement et de la gloire de Dieu.

Persévérer vers l’Eglise UNE

Ce travail de constats et de mise en place de projets adaptés pour notre union d’églises nous entraine naturellement à approfondir le sujet de l’Eglise « UNE ». Ce sujet interpelle les membres de la CSR, ces derniers mois ;  il alimente nos réflexions alors même que nous nous réjouissons des différentes synergies mises en place ces dernières années. Oui, même si nous observons quelques fruits réjouissants de ce travail collaboratif, peut-être n’avons-nous qu’effleuré le sujet ?

Il nous semble aujourd’hui évident de persévérer dans les différentes concrétisations d’une Eglise « UNE »  :

  • au sein de notre union,
  • mais aussi dans les différents cercles nationaux,
  • ou internationaux, dans lesquels nous sommes déjà acteurs.

La mise en route réfléchie des nouvelles implications d’une Eglise unie, à une vitesse raisonnable, rigoureuse quant à notre doctrine et notre ecclésiologie, nous semble indispensable. L’unité ne justifiant pas tout et n’importe quoi !

Une question d’équilibre 

De par notre histoire d’évangéliques, nous cultivons et nous tenons des positions théologiques fermes qui nous dissocient de la tendance libérale de certaines églises réformées. C’est une bonne chose, une chose essentielle même, de veiller à nos croyances bibliques et de ne pas se laisser influencer par divers vents de doctrines ou par notre contexte de vie, jusqu’à faire des compromis malheureux.

Mais la question que je me pose est la suivante : » Est-ce que ce « contrôle » de nos positions théologiques et de notre ecclésiologie, nos méfiances, que nous vivons localement, ne nous limiteraient pas involontairement dans l’expression de l’Eglise une ? »

Par ailleurs, notre dépense d’énergie à développer nos propres projets, puis par la suite à les faire vivre, nous laisse-t-elle quelques forces pour le souci de l’église voisine ou plus lointaine qui partage l’essentiel de nos convictions ? La solidarité inter-églises est-elle vraiment vécue telle que décrite par l’image biblique du corps de Christ ?

Nous pourrions pointer du doigt une église qui semble en bonne santé et qui ne partage guère, mais je constate que, même une assemblée locale en souffrance n’a pas forcement le réflexe d’appeler à l’aide une église sœur. Force est de constater que « le souci de l’autre » ou « le besoin de l’autre » église, n’est pas si bien ancré dans notre culture CAEF.

Oui, le « contrôle » s’équilibre avec le « lâcher prise », dans certains cas : suspendre ou revoir nos projets pour venir en aide à d’autres ou savoir laisser la main, en reconnaissant nos faiblesses.

Cela me fait penser à la marche chrétienne sur un fil, avec d’un côté le laxisme et de l’autre le légalisme : l’église locale marche en équilibre en recherchant son propre rayonnement au risque d’un côté de générer, par excès de contrôle, des polarisations qui pourraient l’enfermer sur elle-même et de l’autre de s’ouvrir à l’extrême en usant de compromis justifiés par une pseudo unité.

Marcher en équilibre est une prise de risque, mais nous tiendrons par le filin qui nous relie au Seigneur !

Des textes fédérateurs 

Il se trouve que ces réflexions convergent avec celles du CNEF et, dans une autre mesure, avec les textes dits de Lausanne. C’est encourageant et rassurant !

Ainsi, je vous invite à lire intégralement :

le nouveau texte fédérateur du CNEF  : « Un élan missionnel pour les évangéliques de France »  ( version non encore définitive )

– et l’article de notre cher frère Matthieu Gangloff qui nous invite à réfléchir l’Eglise plus largement qu’au niveau local : une Eglise UNE pour l’évangélisation ! (ou mises en perspectives avant le congrès de Lausanne 4 en Corée du Sud).

Quelques nouvelles applications concrètes au sein des CAEF 

  • Nous nous impliquons dans cette réflexion sur l’unité avec les églises amies du CNEF, comme lors des journées des unions, ou par notre volonté de collaborer plus étroitement avec les unions partenaires du RFEF*.
  • Début septembre, Jonathan Antoine a rejoint l’équipe des ministères transversaux en prenant la responsabilité du département « Ministères » et nous nous réjouissons de ce service.
  •  Le thème du Congrès 2024 (18-20 mai à Grenoble) nous amènera à réfléchir ensemble à plusieurs questions : Comment vivre l’unité dans la diversité ? L’unité est-elle l’uniformité ? Notre propre identité et ses limites ?
  • Lors d’une session de travail de la CSR, où nous avons accueilli Suzanne Cawston, coordonnatrice du département « Mission », nous avons reconnu un manque de sensibilité au travail missionnaire au-delà de nos frontières.
    Pour ne pas perdre de vue l’Eglise mondiale, nous allons reconsidérer notre implication avec l’IBCM* ainsi que notre partenariat inter-unions d’églises avec nos frères et sœurs de Madagascar et du Tchad. La CSR s’engage à considérer l’Eglise mondiale comme faisant partie de l’Eglise Une et ainsi de ne pas faire du « pôle mission » une sorte d’annexe de l’union d’Eglises mais bien le département opérationnel de nos convictions.
    Ainsi, nous souhaitons sensibiliser chacun d’entre nous à travers les CFB, les REF, les pastorales et les visites d’églises pour lesquelles Suzanne serait ravie de présenter la réalité de ces engagements. N’hésitez pas à l’inviter : 
    suzanne.cawston@caef.net.

Michel Castagno

*CSR : Commission de Service et de référence
*RFEF : Réseau Fraternel Evangélique Français

*IBCM : International Brethren Conference on Mission (IBCM) 

 

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