L’Eglise Une, au niveau mondial

IBCM est la plateforme mondiale des assemblées de frères (appelées Brethren) dont notre union d’églises fait partie. Après Strasbourg, puis Rome, c’est à Kuala Lumpur (Malaisie) que se déroulait, du 19 au 24 juin, la 8ème conférence internationale. La délégation française était composée de 6 français, Pierre Bariteau et Matthieu Gangloff pour la CSR, Suzanne Cawston pour le pôle mission, Matthew Glock pour la commission implantation, et Philippe et Marie-Christine Perrilliat qui ont animé des ateliers et présenté leur ministère à Marseille et Aix en Provence.

Ce congrès est particulièrement stimulant à plusieurs niveaux.

  • D’abord, il brosse un tableau de ce qui se vit parmi les assemblées sur les 5 continents : de la Nouvelle Zélande au Pérou en passant par le Rwanda et les îles Feroé. Nous avons tant à apprendre des uns et des autres. Ainsi, l’organisation des assemblées en Nouvelle Zélande est extrêmement avancée, avec un bureau national et des directeurs opérationnels. Leur modèle est très stimulant pour la réflexion engagée par les CAEF depuis 20 ans. L’exemple du Rwanda sur les questions de réconciliation et la vie de prière des assemblées est aussi particulièrement marquant et invite à une saine remise en question sur la place de la prière communautaire en tant qu’union. Le zèle des Pakistanais ou Malais dans un contexte de persécution a aussi de quoi renouveler le zèle pour la prédication de l’Évangile, la multiplication de disciples, l’implantation et la revitalisation des Eglises qui incarnent le message de l’Évangile. A ce sujet, il faut saluer les efforts des Brethren pour la publication d’outils comme Go discipleship qui a été d’ailleurs traduit en Français.  et qui existe sous forme d’appli désormais. A faire connaitre.
  • L’IBCM permet aussi de développer et de cultiver de nombreuses relations. Constatez plutôt, 1100 participants représentants 104 pays se sont rassemblés à cette occasion, et puisque nous partagions les repas pendant plusieurs jours sur de grandes tablées, il a été possible de se connecter à plusieurs personnes. Ainsi la délégation française a pu se rapprocher davantage de la délégation congolaise, féroïenne, malgache mais aussi renouveler le contact avec des amis américains, anglais, suisses, dont certaines fondations sont très impliquées dans l’œuvre en France. Ces relations sont donc particulièrement importantes et stratégiques.

Des plénières 

le thème « L’amour du Christ nous presse » a été traité de manière très différente et contrastée par deux excellents orateurs Ramez Atallah et Nate Bramsen. Leurs témoignages de vie et de ministère ont rendu leurs apports très percutants. Si vous comprenez l’anglais, vous pouvez visionner ces sessions :

Ramez Atallah
Mardi : Jesus my sustainer  (à partir de 45’)
Mercredi : Jesus my guide
Jeudi : Jesus my pastor
Vendredi : Jesus my anchor 

Nate Bramsen
Mardi : The prerequisite of Ministry
Mercredi : Why discipleship Demands Death
Jeudi : The anatomy of Biblical Care
Vendredi : The Platform of Worship 

Des ateliers par thème
(jeunesse, mission, leadership, ministère, enfants, évangélisation et implantation, formation et théologie).

Le contenu des séances était variable en fonction des intervenants. L’atelier sur l’enseignement du soin de la création était de très bonne tenue et extrêmement stimulant. Il pourrait faire l’objet d’un article de newsletter dans les mois qui viennent, mais d’autres ateliers (notamment sur le leadership) étaient en décalage avec nos attentes. En effet, globalement, les questions n’étaient pas traitées de manière à nourrir une réflexion au niveau d’une union d’Eglises mais plutôt au niveau de l’Eglise locale.

C’est aussi la réalité des assemblées au niveau mondial : peu de pays sont aussi structurés que la Nouvelle Zélande, les îles Féroé, le Rwanda ou la France. On ne compte en réalité qu’une petite dizaine d’unions très structurées. Par contre, de nombreux pays sont intéressés par l’expérience française et nous ont sollicités en ce sens. Il y aura probablement des suites à donner pour aider nos frères et sœurs ailleurs dans le monde.
La réflexion sur l’Eglise Une est particulièrement stimulante.

L’implantation d’Eglise était aussi à l’honneur, avec un atelier animé par deux français, Matthew Glock et Philippe Perillat, qui ont pu partager ce qui est vécu dans nos régions et encourager d’autres à vivre de belles expériences collaboratives. Les apports soignés de la commission implantation des CAEF ont ainsi béni bien des pays. Nous nous en réjouissons.

Ouvrir notre horizon

Un tel congrès est aussi l’occasion d’ouvrir notre horizon au niveau de la situation mondiale de la mission au sein des Eglises de Frères. Clairement, nous pouvons être plus généreux dans notre approche et nous avons été sollicités de manière directe par plusieurs pays. De nouvelles pistes très concrètes sont envisagées avec des partenaires historiques par le biais du pôle mission, et des horizons s’ouvrent par ailleurs, notamment dans le domaine de la formation théologique. Ceci étant, le bilan pour le pôle mission est mitigé, à cause d’un positionnement asymétrique entre les pays dit développés et les pays demandant de l’aide. Nous avons particulièrement pris conscience de la fracture entre les pays qui offrent des services et ceux qui exposent leurs besoins. Il semble que les assemblées de frères, de ce point de vue, ont encore à évoluer pour mieux gérer le bipartisme de la mission et sortir d’une vision parfois encore un peu impérialiste, vision pointée du doigt dans les réflexions missiologiques de ces dernières années.

La participation à ce congrès était donc stimulante, stratégique et encourageante, et il semble que nous devons continuer à investir du temps pour l’Eglise Une, mondiale, car nous avons des choses à y apporter et des choses à en recevoir.

Il est certain, en tout cas, que la diversité de l’Eglise fait rayonner l’Évangile et ses différentes facettes d’une manière magnifique. L’amour du Seigneur vécu dans des contextes différents nous oblige à repenser la manière dont nous vivons de cet amour et aux moyens que nous mettons en œuvre pour le partager autour de nous.

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