Congres 2021 – Extrait du discours de clôture

Quelles conclusions, à chaud et sur le fond, pouvons-nous tirer de ce 1er e-congrès ?

Vous aurez compris que nous avons voulu centrer, premièrement, les interventions sur l’écoute de Dieu. Nous croyons que :

  • la pandémie est le moment propice, une réelle opportunité, pour revenir à cet essentiel
  • si retour « à la normale » il devait y avoir, cet essentiel doit rester dans l’ADN de nos membres, de nos Églises, et de notre Union d’Églises.

Le 2ème axe que nous souhaitions développer, c’est de pouvoir exposer nos limites et nos échecs à la grâce transformatrice et bienfaisante de Dieu. C’est l’antidote à l’Évangile de la performance. C’est aussi un prérequis indispensable pour que la Parole de Dieu puisse nous interpeller et faire son œuvre dans notre for intérieur.
En tant que membres de la CSR, nous voulions que nos interventions, en introduction des 3 séances, reprennent ces 2 axes.

Dans nos discussions, il nous est apparu que des exemples tirés du livre des Actes pouvaient porter notre réflexion. Jacques Nussbaumer a préparé le canevas de ces interventions et nous avons suivi cette trame pour appuyer notre discours.

  • Actes 15 : Une conversion du regard par l’écoute et la prise en compte de l’action de Dieu à la lumière de la foi en Christ et de l’Écriture
  • Actes 11 : Une déclaration d’incompétence qui libère pour agir selon la grâce
  • Actes 1 : Une vision finale : un seul peuple qui adore Dieu

 

Et maintenant ?

À l’image de ce que nous avons vu dans le livre des Actes, il nous incombe de procéder à la rumination de ce que nous observons au sein de nos Églises et de notre union d’Églises, à la lumière de la Parole qui nous a été apportée.

Saurons-nous, à l’image d’un Pierre, d’un Jacques ou d’un Barnabas, tirer les bonnes conclusions à partir des faits observés à la lumière de l’Écriture. Oserons-nous, au terme de ce travail et en guise de conclusion, déclarer « il a paru bon, au Saint-Esprit et à nous » (Actes 15:28) ?

 

Qu’avons-nous entendu ?

Dans sa première intervention, Manu Renard nous a invités à redécouvrir et célébrer la diversité au sein de nos Églises locales, à la voir comme une richesse, une force et un signe de vitalité. C’est cette juste appréciation de la diversité qui nous gardera du risque du communautarisme et du repli sur soi. C’est aussi un témoignage puissant que l’Évangile est la réponse face à une société de plus en plus fracturée. En tant qu’Église, notre mission est de rendre visible ce que Christ rend possible !

Puis, nous avons entendu que le vivre ensemble est à l’image de notre nouvelle humanité en Christ qui seule peut surpasser les difficultés à s’accepter, se comprendre et s’aimer. C’est la vie chrétienne « normale », dans la dépendance du Saint-Esprit qui nous éduque et nous fait grandir. Apprendre à s’enrichir de nos différences. Transformer nos Églises locales en lieu de réconciliation. Manu nous a fortement exhortés à être intentionnels à cet endroit et à commencer notre entreprise de démolition des murs visibles et invisibles qui nous séparent.

Et au final, la dernière intervention de Manu Renard nous place devant le défi de faire de nos Églises locales le lieu où nos concitoyens découvrent la beauté du projet que Dieu poursuit au travers de son Eglise, un projet du Dieu trinitaire. Un lieu où l’on vit et célèbre l’unité et la diversité et qui devient un argument pertinent pour la découverte du message de l’Évangile. Un lieu qui change le regard de ceux qui nous observent.

Pour accomplir cette mission, notre orateur nous a exhortés à :

–  Nous émerveiller du projet que la croix rend possible pour notre humanité

– Accepter et comprendre avec réalisme les défis qui sont devant nous

– Saisir avec courage les opportunités que notre époque nous présente.

Si les Églises, vous et moi, à des degrés divers, doivent se remettre en question face au défi que la manifestation de la diversité représente, je dois reconnaître que notre Commission de Service a aussi beaucoup à apprendre dans ce domaine. Nous n’avons certainement pas assez pris la mesure de l’importance d’incarner, en tant que Commission de Service, la diversité. Certes il n’y a pas de volonté délibérée de mettre tel ou tel à l’écart, mais nous devons honnêtement constater que nous n’incarnons pas la diversité alors qu’elle est la manifestation de notre nouvelle humanité.

C’est donc ensemble, faisant partie d’un même corps, que nous considérons le chemin qu’il nous reste à parcourir.

 

Une mission à accomplir… avec l’Évangile !

Mais nous ne sommes pas sans ressource : le message de la croix et de la résurrection est le message d’espérance pour notre humanité. C’est avec cette relecture de notre histoire, de notre présent, de notre vécu, à la lumière de la grâce et de la révélation de l’Écriture que nous voulons et pouvons entendre ce que Dieu dit à son Église.

Avec ce message extraordinaire de la Bonne Nouvelle, nous pouvons en effet confronter avec réalisme et conviction les murs qui nous séparent, le racisme latent qui demeure ici ou là et, alors que nous avons célébré la Pentecôte, avec la puissance de l’Esprit qui nous habite,

  • vivre concrètement,
  • témoigner simplement
  • et annoncer publiquement

la repentance, le pardon et la réconciliation.

 

Prière 

Père très saint, nous prenons la mesure du chemin qu’il nous reste à parcourir pour qu’en Église, nous incarnions la nouvelle humanité que tu as créée en Jésus-Christ.

Merci de nous avoir rendus vivants avec le Christ, par grâce, et d’avoir créé, en Christ, un seul homme nouveau, en détruisant le mur de séparation.

Merci qu’en tant que membres de la maison de Dieu, nous ne sommes plus ni étrangers ni exilés.

Nous prions pour que la réalité de cette nouvelle humanité, en Christ et pour l’éternité, progresse en vérité au sein de nos assemblées.

Que nous prenions conscience des murs qui nous séparent.

Que nos Églises locales soient toujours plus des lieux d’accueil pour celles et ceux qui cherchent la réconciliation. Nous sommes conscients que nous ne pouvons, de nous-mêmes et avec nos propres forces, aimer comme tu nous demandes d’aimer notre prochain.

Mais nous te louons et te bénissons pour la vie de Christ en chacun de nous et prions pour que ce soit la puissance de la résurrection qui nous anime.

Que nous soyons l’argile entre les mains du potier, des vases de terre porteurs de ce trésor extraordinaire.

Fais-nous la grâce, Seigneur, d’illuminer les yeux de notre cœur, pour que nous sachions quelle est la glorieuse richesse de ton héritage au milieu des saints.

Pierre Bariteau

Partager