La revitalisation : coûteux mais vital

On parle de revitalisation lorsqu’une Eglise en déclin ou stagnante prend conscience de son état et veut s’engager dans un processus pour retrouver la bonne santé. Pour certaines Églises, cela peut signifier sortir d’un fonctionnement routinier, pour d’autres c’est échapper à la disparition. Entre ces deux cas, il existe une multitude de situations particulières. Dans les faits, toutes les Églises, à un stade de leur existence, vont être confrontées à la question de la revitalisation. Il s’agit de redonner un élan plutôt que soigner une Eglise qui est véritablement en crise.

« La revitalisation c’est une Eglise locale qui redécouvre, de manière intentionnelle, sa mission de faire des disciples de Jésus-Christ. C’est un processus de changement délibéré afin d’apporter un nouveau départ et de retrouver une croissance par des vies transformées par l’Évangile » (John James, Renewal)

Prérequis

Pour parler de revitalisation, et à la différence de l’implantation, il faut qu’il y ait déjà une Eglise, quel que soit son état et c’est en prenant en compte ce qui reste de l’Eglise que le projet de revitalisation va être pensé. Chaque projet de revitalisation doit être adapté à la situation particulière.

Le deuxième prérequis, c’est que l’assemblée soit prête au changement et cela peut être synonyme d’une sorte de deuil par rapport à la tradition de l’Eglise. Mais ce n’est qu’à partir du moment où la douleur de ne pas changer est plus grande que la douleur du changement que la revitalisation pourra porter du fruit.

Plusieurs formules

Si l’Eglise a encore les ressources en interne pour mener le projet, la revitalisation consistera à accompagner le changement, remettre la vision de l’Eglise au bon endroit et s’engager dans un processus de transformation qui sera propice à la croissance.

Mais il est aussi des situations où, suite à une crise majeure ou à l’usure du temps et un manque de direction, les membres de l’Eglise ne sont plus en mesure de porter eux-mêmes le projet de revitalisation. Il est alors nécessaire qu’une nouvelle équipe s’engage dans l’Eglise pour porter le projet.

Revitalisation vs Implantation

Il existe beaucoup de points communs entre un projet de revitalisation et un projet d’implantation, et nous pouvons voir ici l’occasion de mutualiser des ressources. Constitution d’une équipe, préparation d’un projet, formation, vision, accompagnement, les deux processus sont fondés sur les mêmes principes mais avec leur propre spécificité. Dans les deux cas, l’objectif est d’incarner l’Évangile au sein d’une population et de former des disciples.

Un des avantages de la revitalisation c’est qu’elle s’appuie sur un témoignage existant et s’inscrit dans une histoire locale. La présence historique d’une Eglise, dans un quartier, est un élément rassurant pour les habitants, au contraire de la création d’un nouveau témoignage.

Un autre avantage c’est que la question de l’intergénérationnel est présente dès le premier jour. Avec de bonnes dispositions, un groupe de chrétiens plus âgés peut être un véritable atout pour entourer et soutenir un projet de revitalisation.

Finalement, pour ne citer que quelques-uns des avantages, la revitalisation permet aussi de réhabiliter certains chrétiens qui s’étaient placés en marge de l’Eglise parce qu’ils n’y voyaient plus leur place.

Évidemment, certains diront qu’il est plus facile de donner la vie que de ressusciter un mort! C’est effectivement facile à dire, la réalité n’est peut-être pas aussi reluisante. L’implantation est aussi un long chemin solitaire qui nécessite beaucoup d’énergie et des dons spécifiques.

Travailler ensemble

Plutôt que d’opposer implantation et revitalisation, nous voyons plutôt un travail en coopération. Notre désir c’est qu’il existe partout en France des réseaux régionaux d’Églises en synergie qui permettent une approche pluridisciplinaire, comprenant à la fois la revitalisation et l’implantation. L’une et l’autre, en bonne concertation et intelligence, pourraient s’entraider au niveau local et profiter d’une synergie commune pour l’évangélisation, la formation de disciples, etc. C’est ce que l’on appelle, dans le travail en équipe, l’approche « pluridisciplinaire ». C’est une méthode qui donne de très bons résultats dans les situations complexes.

Un exemple concret

La ville de Montpellier : 300 000 habitants, 50% de la population a moins de 30 ans, 70 000 étudiants. La population de Montpellier ne cesse de croître depuis 1945 et, depuis 1990, Montpellier connaît l’une des plus fortes démographies du pays et la croissance démographique urbaine la plus élevée de France depuis l’an 2000.

Dans les années 70, l’Eglise Protestante Evangélique s’est implantée dans le centre historique de Montpellier avant de s’installer à la Rue Azéma en 1985. Dans les années 2000, un essaimage a eu lieu pour donner naissance à l’Eglise de la Pompignane. En 2019, une équipe de missionnaires de la mission Liebenzell est venue s’installer à Montpellier en vue d’une implantation. Une autre équipe d’implantation d’Eglise composée de deux couples français est en train de se rapprocher des CAEF. Il y a donc à ce jour une bonne base pour une approche « pluridisciplinaire » !

Si nous parlons revitalisation dans le contexte de Montpellier, c’est parce que l’Eglise de la rue Azéma est passée par une crise profonde en 2019 et qu’aujourd’hui, les membres qui la dirigent veulent passer la main. Il y a néanmoins une quarantaine de personnes toujours présentes dans l’Eglise, mais elles ne sont pas les forces vives nécessaires et suffisantes pour porter un projet de revitalisation.

A ce stade de la vie de l’Eglise, les membres du conseil sont unanimement prêts à laisser la place à une nouvelle équipe avec les changements que cela entraînera. Si besoin, et dans la mesure du possible, les membres de l’Eglise sont disposés à se mettre au service d’une nouvelle équipe, à être des appuis sans prendre part à la direction.

Un appel

Il y a donc ici une opportunité pour différents profils de chrétiens qui seraient désireux d’intégrer une équipe de revitalisation en profitant d’une dynamique régionale.

Il peut s’agir d’étudiants choisissant de s’investir durant leurs années d’études et de bénéficier d’une formation au sein de l’équipe. Il y a aussi de la place pour des familles qui voudraient rejoindre l’Eglise Azéma de manière intentionnelle pour venir en appui et en soutien du projet de revitalisation. Pourquoi pas de jeunes retraités voulant profiter du climat et de la région tout en faisant bénéficier l’Eglise de leur expérience.

Notre attention se porte en particulier sur le ou les personnes qui seront les porteurs du projet. Ces personnes bénéficieront d’un soutien dans l’Eglise, mais aussi de la dynamique de l’union d’Églises dans la ville et dans la région. Le projet pourra donc s’inscrire en coordination et en consultation avec les ressources locales et, bien sûr, avec le soutien de l’union d’Églises pour la supervision et l’accompagnement.

Cet appel est aussi et surtout un appel à la prière. Prière pour l’Eglise de la rue Azéma, pour la ville de Montpellier et les équipes qui y travaillent déjà. C’est aussi le défi de mettre en œuvre une vision de travail en synergie dans une ville et dans une région. Ce modèle pourra bien sûr être « exporté » et servir d’encouragement pour d’autres Églises qui se trouvent dans la même situation. Merci de prier pour l’équipe qui doit se constituer, se former et se mettre à l’œuvre.

Vous êtes personnellement interpellé par ce projet ? N’hésitez pas à nous contacter pour en discuter !

Pierre Bariteau

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