Etre un compagnon de route…

Jonathan a rejoint en Septembre dernier l’équipe de l’Entente, en tant que responsable des ministères. Après les 3 premiers mois, il s’est prêté au jeu des « 3 questions à… », voici ses réponses ! 


Peux-tu nous dire, en quelques mots, quelle est ta mission aujourd’hui ?

Isabelle (Isabelle Couret en charge responsable administrative de l’Entente) a décrit ma mission comme « celui qui est là pour faire tout ce qu’elle ne fait pas… ! »
Plus sérieusement, ma mission se situe à la fois du côté des ministres du culte et du côté des églises :

Du côté des ministres du culte :

La définition officielle de mon poste, telle que je la trouve dans la fiche de poste, dit : « Le Responsable du Département Ministères assure la gestion des services Ressources Humaines, depuis la mise en place de la stratégie Ressources Humaines jusqu’à la gestion administrative du personnel de l’Entente Evangélique des CAEF. Le poste comprend une dimension pastorale qui peut être assimilée à une fonction d’ancien ou de pasteur avec les qualités associées. »

J’ai donc la tâche d’accompagner les ministres du culte de notre Union, dans leur ministère.

  • Par un biais administratif, qui consiste à assurer la gestion des services Ressources humaines :
      • Assurer une interface entre les ministres du culte, les églises de l’union et la CSR.
      • Superviser le suivi administratif des ministres du culte (affiliation, contrat) en lien avec Isabelle et Sylvie.
  • Et un biais « pastoral ».

Concrètement, il s’agit d’accompagner le ministre du culte :

  • Depuis son recrutement, par la constitution, l’évaluation d’un dossier de recrutement et des entretiens avec le futur ministre du culte et les responsables de l’église pour bien saisir le projet d’accueil. Le tout en lien avec la Commission Recrutement qui est l’instance de décision finale.
  • Durant son ministère :
      • Par la rédaction, avec l’église, d’un cahier des charges qui va définir ses missions et aussi le protéger en donnant et rappelant les limites auxquelles nous sommes tous confrontés. Le ministre du culte n’est pas tout puissant ni corvéable à merci. Il est nécessaire de rappeler à chacun que nous évoluons à l’intérieur de limites inhérentes à notre humanité.
      • Par des bilans réguliers de ses mandats, qui vont permettre de voir le chemin parcouru et d’envisager la suite.
      • Par des propositions de formation pour l’équiper afin qu’il puisse répondre aux défis qu’il rencontre dans son ministère.
  • Lors des mutations, en avançant avec lui dans le processus et en faisant le lien avec les églises en recherche.

Ma mission consiste aussi à l’accompagner personnellement. Je me définis comme un compagnon de route. C’est l’idée d’être à l’écoute et d’être force de stimulation, d’édification, d’aide à la réflexion et de réconfort.

Bien entendu, je ne peux pas faire tout cela tout seul ! J’ai aussi des limites comme je l’évoquais tout à l’heure. Je suis donc aussi en charge de soutenir et faire vivre les réseaux existants et de les développer.

Du côté des églises :

Je me positionne aussi en tiers dans la relation entre le ministre du culte et l’église. Cela consiste à assister les responsables d’église en matière de gestion des ressources humaines. Et aussi à faire tiers en cas de tensions entre l’église et le ministre du culte.

Bien entendu, je ne travaille pas en free-lance. L’ensemble de mes missions sont tenues en concertation et sous l’autorité de la CSR.

Et concrètement, pendant ces 3 premiers mois ?

Depuis mon arrivée, j’ai fait connaissance avec le fonctionnement interne de l’Union, mais aussi avec les spécificités administratives du statut de ministre du culte. J’ai lancé plusieurs évaluation-bilans de ministères, et ai participé au recrutement de diverses personnes.

Mais durant ces trois premiers mois, j’ai surtout enchaîné les visioconférences pour faire connaissance le plus rapidement possible avec le plus de monde possible, j’ai pour l’instant échangé personnellement, durant un temps dédié, avec une bonne soixantaine de pasteurs de notre Union. C’est un travail qui a occasionné et qui va certainement encore occasionner de sérieux télescopages de noms et situations dans ma tête. Heureusement que j’ai la féline capacité de retomber sur mes pattes…

Ce que je peux dire de ces temps d’échange c’est qu’il y a des ministres du culte qui ont un vrai besoin de vis-à-vis pour avancer. On peut appeler cela de diverses manières : partenaire de redevabilité, mentor, ami, personne-ressource… Quel que soit le nom qu’on lui donne, le besoin est là. Il me semble qu’il a clairement été identifié par la CSR.

Il y a une réelle nécessité à prendre soin de ceux qui prennent soin de l’église.
Le découragement et le sentiment de solitude dans le ministère sont des réalités.

Qu’est-ce que tu dirais à un pasteur qui se sentirait découragé ? Ou débordé ?

Lorsque je parle avec un ministre du culte découragé, j’ai l’habitude de citer l’un de mes versets favoris : « A celui qui, par la puissance qui agit en nous, peut réaliser bien au-delà de tout ce que nous demandons ou même pensons, à lui soit la gloire dans l’Eglise et en Jésus-Christ pour toutes les générations et pour l’éternité. Amen ». Ep 3.20–21

Je ne le cite pas pour me défausser ou pour ne pas assumer des responsabilités qui m’incomberaient. Je le cite parce que mon épouse, ma fille et moi l’avons expérimenté dans notre vie lorsque nous sommes passés par un tsunami… Nous avons trouvé un réel réconfort en Christ, parce qu’il peut réaliser bien au-delà de ce que nous demandons et même pensons. Et ce réconfort « au-delà », nous l’avons trouvé dans l’Eglise par l’expression, chez les membres du corps du Christ, de l’amour, de l’accueil, du réconfort et du soutien de Dieu.

La personne découragée trouve du ressourcement par l’Esprit, dans la communion fraternelle et le soutien des uns par les autres, dans l’Église et particulièrement dans son expression locale. La personne débordée peut trouver du repos par l’Esprit, dans l’entraide et le conseil des uns par les autres.

Je pense qu’il est nécessaire de cultiver l’espérance. Cela n’empêche pas d’être mouillé lorsqu’il pleut, mais cela nous aide à nous rappeler qu’on va se retrouver au sec.

Je citerais un dernier passage qui montre comment Dieu fait pour nous soutenir concrètement et pratiquement dans nos découragements :

Col 3v12-15 : « Ainsi, puisque Dieu vous a choisis pour faire partie du peuple saint et qu’il vous aime, revêtez-vous d’ardente bonté, de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience, supportez-vous les uns les autres, et si l’un de vous a quelque chose à reprocher à un autre, pardonnez-vous mutuellement ; le Seigneur vous a pardonné : vous aussi, pardonnez-vous de la même manière. Et, par-dessus tout cela, revêtez-vous de l’amour qui est le lien par excellence. Que la paix instaurée par Christ gouverne vos décisions. Car, c’est à cette paix que Dieu vous a appelés pour former un seul corps. Soyez reconnaissants. »

Un petit mot de conclusion ?

Pour conclure, je dirai que, ma mission est d’être à côté du ministre du culte et de prendre soin de celui qui prend soin de l’église. Mais je pense que c’est aussi la mission de chacun d’entre nous en tant que membre de l’Eglise, de prendre soin des personnes qui prennent soin de l’Eglise.

 

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