Une nouvelle étape au Tchad

Ce début d’année marque une nouvelle étape dans les 70 ans de partenariat entre les CAEF et le Tchad : pour la première fois, aucun envoyé de nos églises n’est présent à plein temps dans le pays.

Nous pouvons être reconnaissants car cela ne remet pas en cause nos liens avec les chrétiens tchadiens. Notre partenariat avec les unions d’églises tchadiennes ACT et AET est bien vivant, et il se concrétise à travers des relations fraternelles, mais aussi des collaborations sur différents projets.

Des relations fraternelles
Le partenariat lie des unions d’églises, mais il se vit à travers des relations humaines entre plusieurs personnes qui s’investissent en France comme au Tchad. La facilité avec laquelle ces liens se créent repose en grande partie sur tout le travail effectué par nos prédécesseurs, et notamment celui des envoyés qui se sont succédé sur place : les frères et sœurs tchadiens font d’ailleurs souvent référence à leur ministère, même ceux qui sont trop jeunes pour les avoir connus personnellement ! Si le courrier prenait plusieurs semaines à transiter entre la France et la région du Guéra dans les années 50, les échanges entre les deux pays sont aujourd’hui bien plus simples, et fréquents : messages, photos, appels WhatsApp facilitent grandement la collaboration, mais sont aussi souvent l’occasion de partager des
nouvelles et des sujets de prière plus personnels, dans une réelle communion fraternelle.

Bien sûr, ce contact à distance ne remplace pas les moments de rencontre : au mois de novembre, nous avons par exemple pu nous rendre à N’Djamena alors que le pays était particulièrement éprouvé à la fois par la situation politique et économique du pays et par de graves inondations*. Les moments passés à prier ensemble et à écouter les témoignages des épreuves rencontrées par les uns et les autres étaient une bénédiction particulière pour les Français comme pour les Tchadiens.

Des projets
A travers ce partenariat, notre but est avant tout de continuer à participer à l’œuvre de Dieu dans le pays, en nous insérant dans les axes de travail portés par nos unions d’églises sœurs sur place. Il est d’ailleurs intéressant de noter la convergence des défis des églises françaises et tchadiennes, malgré des contextes bien différents : formation biblique, besoin de responsables d’églises, questions de stratégie d’évangélisation et d’implantation d’églises, positionnements éthiques…
Notre collaboration passe aujourd’hui tout particulièrement par un soutien financier à différents projets, selon les priorités définies avec les unions d’églises ACT et AET, et en concertation avec nos partenaires européens au sein de l’EMET (Entente Missionnaire Evangélique au Tchad).

On peut notamment citer :

La formation biblique
Les besoins de formation sont énormes dans tous les domaines : pasteurs et responsables d’églises, évangélistes, aumôniers, ministère parmi les femmes, … La complexité de ce travail est d’autant plus grande qu’il faut pourvoir aux besoins de chrétiens ayant une diversité de langues maternelles et n’ayant pas tous eu l’opportunité de suivre une scolarité complète. Nous voulons donc soutenir dans ces défis les écoles et instituts bibliques dans plusieurs régions, ainsi que la faculté de théologie de N’Djamena. Nous nous réjouissons également de la poursuite de l’engagement d’Éveline Félix : même si elle est maintenant basée en France, elle va continuer à se rendre régulièrement sur place pour participer à la formation des femmes en relation d’aide.

Le département « évangélisation et mission » des ACT
Les églises sont certes nombreuses dans le pays (par exemple parmi nos unions sœurs : environ 2000 églises ACT, et 60 églises AET), mais il reste de grandes régions et des ethnies pas ou peu atteintes par l’Évangile. Les ACT ont aujourd’hui plus d’une centaine d’évangélistes et pasteurs (à temps plein ou avec une activité professionnelle parallèle) qui travaillent à l’implantation d’églises dans différentes régions du pays, souvent dans des milieux hostiles. Un des domaines où nous avons beaucoup à apprendre des chrétiens tchadiens est celui de la mise en pratique d’une vision intégrale de la mission, dans laquelle l’annonce de l’Évangile et une action sociale sont couplées de façon très naturelle. Les ACT comme les AET ont ainsi des écoles, des centres médicaux et différentes œuvres qui viennent répondre aux besoins matériels de la population. Dans la continuité du travail débuté par nos envoyés, nous soutenons plus particulièrement deux ministères en ce sens :

  • Les Sentinelles
    Annie et Arlette, épaulées par une équipe de bénévoles, travaillent avec beaucoup de dynamisme à poursuivre et développer le travail impulsé par Éveline Félix, en travaillant à la fois à la prévention du VIH Sida auprès des jeunes des églises ACT et également au soutien des personnes malades, par les activités des« amies des sentinelles ».
  • Le centre Beth-Rahama
    Cette œuvre nous ramène aux origines de notre partenariat, puisqu’elle est implantée à Bitkine, le premier lieu de présence des missionnaires CAEF au Tchad. La présence de Natalie Metz avait permis, il y a une dizaine d’années, l’ouverture de ce centre novateur de kinésithérapie. C’est maintenant Fadil, Déborah et Abdallah qui poursuivent le travail, en rendant un témoignage fort au service de la population du Guéra majoritairement musulmane.

Les défis sont importants pour chacun de ces projets mais c’est avec confiance que nous nous attendons à l’action de notre Dieu si fidèle à travers toute l’histoire de ce partenariat avec le Tchad !

 

Partager